« Devenir maman m’a donné le déclic pour me reconvertir en tant que développeuse »
Interview de Lucie, développeuse front-end et Event Manager chez DotWorld
DotWorld : Salut Lucie ! Pour commencer, est-ce que tu peux te présenter ?
Lucie : Hello! moi c’est Lucie, je suis développeuse front-end chez DotWorld depuis deux ans et demi.
Je travaille sur notre Creative Suite, principalement sur des interfaces liées au traitement d’images par IA. Et depuis peu, j’ai aussi une casquette RH / event, mais on va y revenir.
« Avant, j’étais ingénieure en agronomie et développement international en Haïti et au Mexique. »
DotWorld : Avant d’être développeuse, tu travaillais dans l’agronomie. Comment est né ce premier choix de carrière ?
Lucie : J’ai vraiment commencé à me poser la question de “quel métier je souhaite faire plus tard” vers mes 16 ans. À cette époque, j’ai fait énormément de portes ouvertes d'écoles supérieures pour y trouver mon bonheur.
De toutes mes recherches, trois piliers ont émergé : l’environnement, la dimension sociale et le souhait de voyager.
J’ai trouvé une école d’agronomie, l'ISTOM, qui combinait tout ça. J’y ai fait cinq ans d’études.
DotWorld : Et à la fin de tes études, tu pars directement à l’étranger ?
Lucie : Oui. Je suis diplômée en décembre 2014 et, en janvier 2015, je décolle pour Haïti. Je rejoins une start-up à vocation sociale.
Les conditions de vie étaient très précaires : pas d’eau courante, pas d’électricité, une situation politique instable… Mais cette expérience m’a fait énormément grandir.
« Je travaillais avec des petits producteurs, entre terrain et gestion de projet. »
DotWorld : Concrètement, tu faisais quoi sur place ?
Lucie : On intervenait en zones agricoles, avec des producteurs haïtiens. Je passais au moins deux jours par semaine sur le terrain, à animer des formations agricoles.
Le reste du temps, je faisais de la gestion de projet : saisir et analyser les données, coordonner les actions, manager une petite équipe locale.
Je travaillais surtout sur la culture de la cacahuète, un produit crucial en Haïti. L’objectif : améliorer les rendements et renforcer l’autonomie économique des producteurs.
« Le déclic pour la tech est arrivé… en devenant maman. »
DotWorld : Et après Haïti, tu pars au Mexique ?
Lucie : Oui, j’y ai vécu sept ans. J’ai d’abord continué dans une start-up agro-tech mexicaine : même mission d’accompagnement des producteurs, mais cette fois avec une dimension technologique plus forte.
DotWorld : Et c’est là que la tech entre en scène ?
Lucie : Exactement. On utilisait une plateforme pour envoyer des SMS automatisés aux producteurs mexicains : météo, prix du marché, bonnes pratiques agricoles…
Cette plateforme était maintenue par des développeur(se)s, et en travaillant avec eux je me suis dit :
« Coder des outils utiles et performants, ça a l’air vraiment cool. »
En vrai, le code m’a toujours attirée, mais sans que j’ose vraiment m’y plonger.
DotWorld : Et la maternité, elle intervient comment dans ce cheminement ?
Lucie : J’ai eu mon premier enfant en 2018, et ça a été un déclic. J’avais besoin d’un métier qui s’adapte réellement à ma vie de maman.
En discutant avec des devs, j’ai réalisé que la tech offrait une vraie flexibilité : télétravail, horaires souples, mobilité géographique…
Ça a été l’élément déclencheur. Je me suis dit :
« Si je veux cette liberté, il faut que je change de métier. »
« J’ai appris à coder en 8 mois, en ligne, gratuitement. »
DotWorld : Comment t’es-tu lancée concrètement dans cette reconversion ?
Lucie : En août 2019, j’ai démissionné.
Pendant huit mois, je me suis formée 100 % en ligne, principalement via OpenClassrooms, complété par Udemy et des tutos YouTube.
Je n’avais pas pris l’option mentor, donc c’était entièrement gratuit et libre.
Alors oui, il faut être à l’aise avec l’auto-formation pour adopter ce format, mais mes années d’école d’ingé (très orientées projets et adaptabilité) m’avaient préparée à ça.
Bien sûr, il y a eu des passages compliqués, mais dans ce métier, apprendre en continu fait partie du quotidien. Encore aujourd’hui, j’apprends tous les jours.
« Je me suis lancée comme freelance… au début de la pandémie. »
DotWorld : Comment se passent tes premiers pas en tant que développeuse ?
Lucie : En mars 2020, au moment où le Covid frappe, je me lance en freelance depuis le Mexique.
Je crée mon profil sur Malt pour trouver des missions côté France, et je commence aussi avec des petites missions mexicaines via mon réseau. À l’époque, il y avait moins de développeurs sur la plateforme et la demande explosait : j’ai très vite trouvé des missions.
« L'histoire avec DotWorld a commencé par du freelancing. »
DotWorld : Comment s’est faite la rencontre avec DotWorld ?
Lucie : C’est DotWorld qui m’a contactée sur Malt pour une première mission freelance en 2020. On a collaboré de manière ponctuelle jusqu’en 2023, puis en 2024, j’ai finalement rejoint l’équipe en CDI. Ca tombait bien, car ça coïncidait avec mon retour en Europe.
DotWorld : Justement, qu’est-ce qui t’a donné envie de passer en CDI ?
Lucie : Plusieurs raisons !
D’abord, j’ai toujours beaucoup aimé l’ambiance de l'entreprise : une proximité naturelle entre les équipes, où il est facile de créer du lien. Des team buildings incroyables : quatre jours à être ensemble, à échanger, sans la pression du travail. Ça renforce énormément les liens.
Ensuite, ma montée en compétences : beaucoup d’entraide au sein de l’équipe, de la pédagogie, une vraie solidarité, ce qui est précieux quand on vient d’une reconversion.
Et enfin, un réel investissement dans la formation.
Tous ces éléments m’ont donné envie de m’engager pleinement.
« Chez DotWorld, j’ai pu ajouter une casquette RH / événements à mon rôle de développeuse. »
DotWorld : Tu es aujourd’hui développeuse front-end, mais aussi très impliquée dans les RH. Comment s’est faite cette transition ?
Lucie : Fin 2024, les process RH se structurant, on a commencé à faire des revues de performances avec un vrai volet “plan de carrière”. J’ai pu mettre en avant mes soft skills : création de lien, gestion de projet, sens de la cohésion.
Avec Leandra, la DRH, on a eu plusieurs discussions, et un jour elle m’a proposé :
« Ce serait génial que tu prennes en charge la partie events chez DotWorld. »
Elle a mis des mots sur quelque chose que je ressentais sans savoir l’exprimer. C’est une vraie chance : je reste dans la tech, tout en développant une dimension RH / people qui me ressemble beaucoup.
« J’organise des événements pour renforcer les liens entres collègues. »
DotWorld : Concrètement, quelles sont tes missions côté événements et cohésion ?
Lucie : En parallèle de mon rôle de développeuse, je suis en charge de plusieurs projets chez DotWorld :
- L'appui à l'organisation de nos team building (le dernier : quatre jours à Barcelone) ;
- L’organisation de formations pour les équipes – choix des prestataires, organisation logistique (par exemple : formation management pour les leads, formation TypeScript pour les équipes tech) ;
- Evénements sociaux et bien-être: cours de yoga, Walking Challenge, DotCafé, Murder Party en ligne etc.
DotWorld : Qu’est-ce qui t’a le plus surprise dans ce rôle ?
Lucie : La mobilisation. Parfois, on s’attend à un engouement énorme et c’est plus timide… et d’autres fois, on est surpris par l’énergie collective !
Par exemple, le Walking Challenge a créé une superbe dynamique.
Il faut accepter que tous les formats ne touchent pas tout le monde et proposer une palette variée pour que chacun y trouve son compte.
Conclusion
Devenir maman a été le point de départ de ma reconversion : j’avais besoin d’un métier plus flexible, plus aligné avec ma vie. La tech m’a offert cet espace.
Et en regardant mon parcours - de l’agronomie à la tech, puis de développeuse à Event Manager - je réalise à quel point la confiance d’un environnement peut transformer une trajectoire professionnelle.